Renaud : Laisse béton

Publié le par Jérémie


"Moi j’me les gèle sur mon scooter avec ça j’s’rai un vrai rockeur, viens faire un tour dans la ruelle j’te montrerai mon opinel et j’te chouraverai ton blouson. Moi j’lui ai dit…"

 


Enfilez votre blouson de cuir, accordez votre guitare écorchée par le temps et grimpez sur votre Triumph, direction le bistrot, son flipper aux mille lueurs et son juke box détraqué. En 77, alors que l’Angleterre dégénérait sous la violence du mouvement Punk, en France sortait le deuxième album de Renaud, celui qui le fît connaitre au grand public : Laisse Béton.


 

Le titre est clair, verlan et argot au rendez vous, le tout porté par une voix nasillarde d'une jeune Renaud et des musiques qui font vielle France – à l’image de cette valse pleine d’humeur et d’humour qu’est Germaine. Avec ce disque nous ne sommes pas encore dans la période dorée de l'artiste, pourtant certains morceaux sont de véritables pépites. En effet le plus grand talent de Renaud est bel et bien celui du texte, et plus particulièrement celui de transmettre à travers ses chansons toute une ambiance. Les ingrédients sont là : des morceaux chantés comme des hymnes à la gloire de la rue jusqu’aux vraies chansons d’amour qui n’en sont pas, n'est-ce pas Mélusine ? Beaucoup d’humour, beaucoup de fierté mais aussi beaucoup d’émotion comme le sont ces Charognards, gangsters punis d’une balle dans le poumon et agonisants sur le trottoir, texte construit à partir de faits réels auxquels Renaud a assisté par hasard ou encore La chanson du loubard où un jeune se tue à bord d'une moto volée.

 


En conclusion, un album qui est dans l’ensemble convainquant surtout pour un deuxième, un peu irrégulier toutefois. Bon côté de la médaille : quelques morceaux valent vraiment le détour. Laissez vous emporter dans la misère d’une banlieue, au fond d’un bistrot, dans une boum ringarde, sur une Honda500 ou encore dans un appart tenu par une hippie fan des Stones. Un album que possède certainement Manu ce fameux loubard au coeur d'artichaut...

 


"Il y a beaucoup de monde dans la rue Pierre Charon, il est deux heures du mat’ mon sang coule au ruisseau, c’est le sang d’un voyou qui rêvait de millions, j’ai des millions d’étoiles au fond de mon caveau.
J’ai des millions d’étoiles au fond de mon caveau."


 

 

Tracklist :


1.    Laisse béton
2.    Le blues de la porte d'Orléans
3.    La chanson du loubard
4.    Je suis une bande de jeunes
5.    Adieu minette
6.    Les charognards
7.    Jojo le démago
8.    Buffalo débile
9.    La boum
10.  Germaine
11.  Mélusine
12.  La bande à Lucien


 

Renaud - Adieu minette

 

 




Publié dans Musique

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L
que des menteries avec ce Renaud ! c'est même pas comme çà chez moi !
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